Journée de la Terre 2009 : Expo "Homeland lost"

Publié le par Ishtar

 

Du jeudi 27 mars au samedi 2 mai, à la Librairie Ishtar


Commémoration de la Journée de la Terre le 30 mars :


Homeland Lost

Expositions des photographies de Alan Gignoux

En collaboration avec l’association Colibri (Saint-Brieuc)






Homeland Lost (La patrie perdue) est un essai photographique qui juxtapose des portraits de différents réfugiés palestiniens et de leurs familles avec les images de nos jours des villages qu’ils ont quitté en 1948.

Le projet a duré deux ans et a nécessité un travail considérable au Liban, en Jordanie, en Cisjordane et à Gaza, avec des recherches minutieuses à l'intérieur de la ligne verte pour identifier précisément l'endroit géographique exact des maisons ou des villages des sujets.

Des décennies de reportage des médias du conflit Israëlo-Palestinien ont mis l’accent sur les évènements politiques, militaires et terroristes, ignorant le vécu des réfugiés Palestiniens et des arabes Israëliens. Homeland Lost présente les portraits de Palestiniens apatrides vivant dans des camps de réfugié, d’exilés Palestinien établis en Jordanie et au Liban avec la citoyenneté de ces pays et des Palestiniens vivant dans l’état d’Israél.

Les sujets reflètent les diversités de genre, de classe, d'âge et de religion de la diaspora Palestinienne, comme une photo de groupe d’une société dans l'exil. Les portraits dans Homeland lost sont appairés aux paysages montrant les sites des maisons et villages dont les sujets sont originaires.

Ces images enregistrent la transformation des paysages palestiniens originaux. Nombre de ces maisons, villages et terres agricoles sont tombés en ruines, ont été aménagés ou convertis à de nouveaux usages, et les anciens noms de ces endroits ont été effacé. L'acte d’appairer l'individu avec son endroit d’origine est un concept central de l'exposition. En considérant les circonstances individuelles, l’exposition explore l’évolution du discours sur la terre d’origine, qui a été central à la formation de l’identité Palestinienne en exil.

Les Palestiniens se réfèrent aux événements dans 1948 qui ont mené à la création d’Israël comme Al-Nakba, la catastrophe, pour souligner la souffrance causée par la dispersion, l’exil, l'aliénation et le déni. 60 ans après Al-Nakba, nombre des plus vieux exilés palestiniens regrettent la perte de leurs maisons, leur villages, leurs communautés, leurs terres, leurs vergers et leurs oliviers, tout autant que la notion plus abstraite de patrie.

Ils ont bâti leur vie autour du rêve du retour, gardent leurs clés, les cartes, leurs anciens papiers, comme symboles de leur propriété et de leur perte. L’accomplissement du « droit au retour » consacré par la résolution 194 de l’ONU est devenu leur vision du futur. Cependant, pour les nouvelles générations, sans mémoire ni contact personnel avec leur terre d’origine, les rêves et les espoirs de retour s’affaiblissent – La patrie en termes concrets a depuis longtemps perdu sa signification et ne survit que comme un symbole de rassemblement en terre d’exil. Nombre d’entre eux sont « intégrés » dans leurs sociétés d’accueil dans la mesure où un retour n’affecterait pas leurs conditions de vie.

De plus, la transformation progressive des paysages arabes initiaux où se tient aujourd’hui l’état d’Israël pose la question de savoir s’il reste un endroit reconnaissable où retourner. Homeland lost enregistre la disparition d’un paysage historique particulier et par conséquent engage le débat sur la signification de la patrie et du retour pour la diaspora palestinienne aujourd’hui.


Le projet traite de la difficulté déchirante à affronter l’impossibilité de restaurer un passé qui a cessé d’exister et soulève la question d’imaginer une alternative future : le fait reste qu’il y a 4,3 millions de réfugiés (UNRWA) qui demeurent apatrides 60 ans après les évènements qui les ont menés à l’exil. Financé par le British Council, Homeland Lost est une exposition de 60 photos en noir et blanc de 40 x 40 cm.

Publié dans Semaine Anticoloniale

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